Le Serpent

« Une jeune hippie occidentale s’envole vers l’Asie du Sud-Est pour avoir du bon temps et décrocher de ses études universitaires.  Elle ignore que dans les contrées qu’elle s’apprête à visiter, un prédateur rôde et pourrait bien mettre un terme hâtif à ses aventures internationales… »

Charles Sobhraj était un tueur en série originaire de l’Asie du Sud-Est, actif dans les années 70.  Il rencontrait de jeunes hippies occidentaux dans des boîtes de nuit, les droguait et les invitait chez lui.  Comme il était toujours accompagné de sa conjointe et complice, les jeunes touristes ne se méfiaient pas.  Une fois drogués et captifs, Sobhraj les dérobait de leur argent et de leur passeport.  Plusieurs de ses victimes ont été subséquemment tuées.  Pour brouiller les pistes, il utilisait les passeports volés pour faire des séjours (et d’autres crimes) dans différents pays asiatiques.  Son approche charmante, l’utilisation de poisons et sa faculté de se dérober aux forces de l’ordre lui ont valu le surnom « Le Serpent ».

Cette chanson met en lumière le contraste entre le lieu visité par les victimes, vu par plusieurs comme un paradis sur Terre et l’enfer qu’ils y ont trouvé.  Dans leur avion, plusieurs de nos jeunes hippies partaient pour expérimenter le bouddhisme et vivre une nouvelle vie, mais ils y ont plutôt trouvé la mort.

La chanson évoque la tristesse d’une destinée interrompue prématurément et la détresse vécue par la famille des proches, dérobés de ceux et celles qu’ils aimaient par un être fourbe et sans scrupules.

J’ai composé cette chanson à peu près à la même période que Derrière chez moi, alors que je m’intéressais aux tueurs en série.  Alors que Derrière chez moi est une chanson qui verse plus dans l’humour noir, Le Serpent évoque le véritable sentiment d’impuissance et d’incompréhension face à la pure méchanceté.

François Asselin, Chanteur, Le Serpent

Extrait paru le 17 août 2023

Paroles

Passeport à la main

De l’autre un sac à dos, sur ta tête un bandeau

Départ sans lendemain

Tu vis ton rêve, ta vie de bohême

Toi dans le fuselage, ta tête dans les nuages

Alors prends garde

Ton verre à la main

De l’autre une cigarette, tout tourne dans ta tête

Tapi dans son coin

Fais gaffe à ton verre, car il sait y faire

Ses paroles sont du poison

Il te prendra tout, même ton nom

Prends garde, c’est dans ce paradis, qu’il a fait son repaire

Prends garde, c’est dans ce paradis, que tu vivras l’enfer

Alors prends garde

Triste destin que les tiens soient témoins

De ta fin, toi si loin, nue dans un jardin

Avec ses yeux d’émeraude et sa langue fourchue

Il sera toi ou un autre à sa prochaine mue

Ton passeport en main, il crachera son venin

Quelque part dans un pays voisin

Trop tard, il est déjà loin

Prends garde, dans ce lointain pays, le froid n’est pas l’hiver

Refrain

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