Le Serpent
« Une jeune hippie occidentale s’envole vers l’Asie du Sud-Est pour avoir du bon temps et décrocher de ses études universitaires. Elle ignore que dans les contrées qu’elle s’apprête à visiter, un prédateur rôde et pourrait bien mettre un terme hâtif à ses aventures internationales… »
Charles Sobhraj était un tueur en série originaire de l’Asie du Sud-Est, actif dans les années 70. Il rencontrait de jeunes hippies occidentaux dans des boîtes de nuit, les droguait et les invitait chez lui. Comme il était toujours accompagné de sa conjointe et complice, les jeunes touristes ne se méfiaient pas. Une fois drogués et captifs, Sobhraj les dérobait de leur argent et de leur passeport. Plusieurs de ses victimes ont été subséquemment tuées. Pour brouiller les pistes, il utilisait les passeports volés pour faire des séjours (et d’autres crimes) dans différents pays asiatiques. Son approche charmante, l’utilisation de poisons et sa faculté de se dérober aux forces de l’ordre lui ont valu le surnom « Le Serpent ».
Cette chanson met en lumière le contraste entre le lieu visité par les victimes, vu par plusieurs comme un paradis sur Terre et l’enfer qu’ils y ont trouvé. Dans leur avion, plusieurs de nos jeunes hippies partaient pour expérimenter le bouddhisme et vivre une nouvelle vie, mais ils y ont plutôt trouvé la mort.
La chanson évoque la tristesse d’une destinée interrompue prématurément et la détresse vécue par la famille des proches, dérobés de ceux et celles qu’ils aimaient par un être fourbe et sans scrupules.
J’ai composé cette chanson à peu près à la même période que Derrière chez moi, alors que je m’intéressais aux tueurs en série. Alors que Derrière chez moi est une chanson qui verse plus dans l’humour noir, Le Serpent évoque le véritable sentiment d’impuissance et d’incompréhension face à la pure méchanceté.
Paroles
Passeport à la main
De l’autre un sac à dos, sur ta tête un bandeau
Départ sans lendemain
Tu vis ton rêve, ta vie de bohême
Toi dans le fuselage, ta tête dans les nuages
Alors prends garde
Ton verre à la main
De l’autre une cigarette, tout tourne dans ta tête
Tapi dans son coin
Fais gaffe à ton verre, car il sait y faire
Ses paroles sont du poison
Il te prendra tout, même ton nom
Prends garde, c’est dans ce paradis, qu’il a fait son repaire
Prends garde, c’est dans ce paradis, que tu vivras l’enfer
Alors prends garde
Triste destin que les tiens soient témoins
De ta fin, toi si loin, nue dans un jardin
Avec ses yeux d’émeraude et sa langue fourchue
Il sera toi ou un autre à sa prochaine mue
Ton passeport en main, il crachera son venin
Quelque part dans un pays voisin
Trop tard, il est déjà loin
Prends garde, dans ce lointain pays, le froid n’est pas l’hiver
Refrain