Plusieurs partagent l’idée selon laquelle le nombre de cycles d’un test PCR peut augmenter le nombre de cas de faux-positifs, et que nous devrions diminuer le nombre de cycle afin d’éliminer les tests faux-positifs. Le point sur cette affirmation dans les lignes qui suivent!
L’élégant test PCR
Un test PCR (polymerase chain reaction) est un test qui permet de cibler une séquence génétique dans un échantillon, et d’en amplifier la présence jusqu’à ce qu’on en décèle une trace visible, sous forme de lumière émise par un marqueur. (voir la vidéo ici)
Si la séquence génétique, même quelques brins seulement, se trouve dans l’échantillon initial, le test sera déclaré positif.
Dans le cas de la pandémie qui nous frappe présentement, on cherche évidemment à déceler la présence d’une séquence génétique propre au virus.
Plus le nombre d’amplifications est grand, plus le nombre de séquences virales sera grand, et plus le signal lumineux émis sera grand.
De l’importance du nombre de cycles
Ainsi, pour une personne infectée, si la charge virale (le nombre de virus présent dans l’organisme) est grande, le nombre de cycles nécessaires est faible. Car après 20 ou 25 cycles, la lumière émise est suffisante pour garantir la présence du virus. Le patient est déclaré positif et contagieux, car la charge virale était grande.
Or, la charge virale pourrait être faible chez un individu. Dans cette situation, le nombre de cycles devra être supérieur si on veut détecter la trace de ces infimes séquences virales. Voilà pourquoi la procédure peut aller jusqu’à 45 cycles. Pour être certain d’avoir décelé la présence, même insignifiante, du virus.
Le test PCR : un cliché du moment!
Certaines personnes, notamment celles qui croient que les mesures prises pour contrer la pandémie sont exagérées, proposent que le seuil de cycles soit diminué, afin de n’identifier que les cas qui ont une grande charge virale et donc un plus grand risque de contaminer d’autres personnes.
Il est vrai que certains individus à très faible charge virale, ceux détectés dans la plus grande frange de cycles, sont déclarés positifs malgré le faible risque de contagion. Mais ce ne sont pas nécessairement de « faux-positifs », car la séquence génétique du virus a bien été identifiée dans leur corps.
Il est également vrai que ces personnes, forcées de se confiner, pourraient très bien ne représenter aucun risque pour la population et donc être confinées « pour rien ».
Mais le test PCR est une mesure de la charge virale au moment présent.
Et chez certains individus, la faible charge virale pourrait être un signe que l’infection est dans une pente ascendante. L’individu pourrait alors devenir contagieux au cours des prochains jours, alors que sa charge virale augmente. Si cet individu n’est pas confiné, il risque de propager la maladie.
Voilà pourquoi il est important de ne pas prendre de risque si on veut stopper la propagation.
Conclusion
Les 45 cycles sont donc justifiés en test PCR. Réduire le seuil du nombre de cycles pourrait peut-être réduire le nombre de cas sur papier, mais augmenter réellement le nombre de personnes qui souffrent de la maladie. Et c’est ce que nous voulons éviter, non?