Seulement 6% de vraies faillites dues à la COVID!

Nous avons eu droit au cours des dernières semaines à un festival de la désinformation concernant les décès de la COVID-19.  Une publication de la CDC parue le 26 août affirmait que 94% des certificats de décès dus à la COVID faisaient état d’autres maladies comme le diabète ou les problèmes cardiaques.  Ce qui laissait, on le comprend bien, environ 6% de certificats de décès qui mentionnaient la COVID-19 comme cause unique de décès. 

Il n’en fallait pas plus pour que certains récupèrent cette affirmation et déforment les propos de la CDC.  Sous la lentille de leur jugement défectueux, ils affirmaient alors qu’il n’y avait seulement que 6% de véritables décès de la COVID-19.

Désinformation

Comme si le fait d’avoir des conditions qui nous prédisposaient à mourir de la COVID-19 changeaient quoi que ce soit au fait que ce soit cette dernière qui soit la cause principale du décès.  J’avais alors émis la comparaison suivante. 

Si un aveugle traverse la rue, se fait renverser par un véhicule et succombe à ses blessures, il y en aurait pour avancer que la cause réelle du décès était la cécité de l’individu.  Certes, la cécité augmentait certainement les chances d’être renversé par un véhicule, car la traversée de la chaussée était plus longue, ou ne se faisait pas exactement sur le passage piétonnier.  Mais la cause de la mort était évidemment la collision avec le véhicule, ce véhicule représentant bien sûr la COVID-19.

Les individus qui colportent ce genre de désinformation sont également souvent ceux qui s’opposent aux mesures de la santé publique et qui brandissent le spectre de la dépression sociale. 

Selon eux, si on monte à bord du wagon de la distanciation, du port du masque ou du confinement, on voyage dans le train qui mène vers le chaos.  « Imaginez le nombre de faillites et l’augmentation des suicides! » disent-ils.  « On va détruire l’économie! ».

Et si on appliquait leur « logique », celle qui veut que seuls 6% des décès de la COVID soient de vrais décès dus à la maladie? 

6% de vraies faillites!

Bien sûr que les circonstances entourant la pandémie ont mené des commerces vers la faillite. Je n’en doute point.  Et je compatis avec ces propriétaires qui triment durs pour faire vivre leur entreprise, et qui voient leur univers professionnel, et parfois leur rêve, s’effondrer. 

Selon la logique conspirationniste, seuls 6% des décès de la COVID sont de vrais décès car il y avait des conditions sous-jacentes qui prédisposaient à la mort. 

Alors qu’en est-il des entreprises?  Se pourrait-il que certains commerces parmi ceux en faillite aient été en fin de vie?  Se pourrait-il que leur modèle d’affaire n’ait pas été à jour?  Se pourrait-il que les services offerts en ligne aient été déficients? 

Si on répond oui à l’une de ces questions, la logique conspirationniste voudrait que ces entreprises n’aient pas vraiment fait faillite à cause de la COVID.  Elles seraient de fausses faillites, car elles avaient des « comorbidités commerciales ».

6% de vrais suicides!

De même, on affirme que le nouveau climat social amené par la pandémie aurait fait exploser le taux de suicide.  Si c’est vrai, quelle tristesse. 

Mais encore une fois, la logique conspirationniste nous ferait demander si ces suicides attribués à la COVID étaient de vrais suicides.  Est-ce que tous les individus ayant commis l’irréparable étaient en parfaite santé mentale? Étaient-ils en parfait équilibre psychologique?  Sinon, leur suicide ne devrait pas être attribué à la COVID, puisqu’ils étaient déjà fragiles.

Pourrait-on dire que seuls 6% des suicides en temps de pandémie sont de vrais suicides dus à la pandémie?

Ce que j’insinue ici est absurde bien sûr.  Tout comme l’est l’affirmation que seulement 6% des décès de la COVID sont de vrais décès.

Conclusion

Je crois l’entrepreneur qui dit que la pandémie l’a forcé à mettre un terme à ses activités commerciales.  Je crois la famille endeuillée de ceux qui se sont tristement enlevés la vie parce que leur situation était devenue intolérable dans ce nouveau climat social.

Alors pourquoi ne pas croire les médecins qui signent les certificats de décès? La réponse est cachée quelque part dans l’esprit brumeux des adeptes de la conspiration.  Ceux-ci scandent souvent que les mesures gouvernementales de lutte à la pandémie sont incohérentes.  Alors que dire de leur propre logique?

Vivement un vaccin contre le manque de rigueur intellectuelle.