Les jeunes aiment bien frapper des ballons.  Mais depuis quelques jours, ce sont les nouvelles mesures gouvernementales qui frappent fort!

Les activités des équipes sportives sont mises sur pause temporairement dans les zones rouges.  Pour combien de temps? Personne ne le sait.

Les réactions à ces mesures diffèrent selon les individus.  Tous sans exception sont déçus et c’est compréhensible.  Personne n’aime se faire interdire une activité qui lui plaît.  Et ça vaut pour les jeunes et les moins jeunes.  Mais certains adultes, des parents de sportifs surtout, appellent à la révolte.  Est-ce la bonne approche?

Le cas des sport-études

Les programmes sport-études sont très populaires.

Il est tout à fait normal et souhaitable que nos enfants développent des passions.  Et lorsque l’une de ces passions est un sport, les parents sont naturellement très fiers.  Les bénéfices de l’activité physique sur la santé physique et mentale ne sont plus à démontrer. 

Mais est-il souhaitable que notre enfant développe une passion pour UN sport? Ce genre de passion qui fait en sorte que lorsqu’il perd contact avec l’objet de cette passion, tout son univers semble s’écrouler?

Or, si l’univers d’un jeune s’écroule pour l’arrêt d’une seule activité, l’univers de ce jeune n’était-il pas déjà en équilibre précaire?

En se spécialisant dans la pratique d’un sport, un élève inscrit dans un programme sport-études bénéficie d’un système lui permettant de vivre pleinement sa passion.  On y trouve évidemment beaucoup de positif.  Mais l’envers de la médaille, est que le jeune n’a plus de cours d’éducation physique pour l’exposer à d’autres sports à l’école.

Il revient donc aux parents de diversifier les intérêts de son enfant à la maison.  Or, la pratique d’un sport dans un programme sport-études laisse peu de place pour la pratique d’autres activités, sportives ou non. 

Il n’est pas rare qu’un élève inscrit en sport-études pratique son sport plus de 20 heures par semaine.  En tenant compte du temps alloué pour faire les devoirs, souvent plus longs car les élèves en sport-études ont moins de temps en classe pour les terminer, on atteint rapidement la limite du temps disponible pour la pratique d’autres activités.

Lorsqu’un événement exceptionnel survient : une blessure, un retranchement d’une équipe ou une pandémie, le choc est brutal, et le jeune est parfois démuni.

Certains ont même versé dans l’abus de langage et affirmé : « Les jeunes ne peuvent plus faire de sport! »

Ce qui est faux, évidemment.

L’éloge de l’équilibre

Il faut voir le verre à moitié plein. 

Au risque de déplaire, je prétends que les nouvelles mesures gouvernementales sont une excellente opportunité pour nous, les parents.  Il faut utiliser l’espace vacant à l’horaire pour développer d’autres champs d’intérêt chez nos jeunes. 

L’apprentissage de la musique ouvre d’autres horizons.

Il est possible de se tourner vers d’autres activités sportives bien sûr, mais le véritable choix d’autres activités est encore plus vaste : L’apprentissage d’un instrument de musique, d’une autre langue ou du dessin ne sont que quelques exemples.

Ici, à la maison, nous vivons avec 4 enfants, deux d’âge secondaire et deux d’âge primaire.  Trois de nos enfants ont perdu leur équipe sportive, et un autre a perdu sa participation parascolaire à un club de jeux de rôles.  Tous sont déçus. 

Mais après les premiers jours de boudin, leurs esprits se tournent vers autres choses (avec mes encouragements et ceux de ma conjointe).

L’une se met au dessin et l’autre à la cuisine.  L’un ressort sa guitare qui accumulait de la poussière, tandis que l’autre entreprend de redécorer lui-même sa chambre. 

Nous avons multiplié les randonnées en forêt, remis en ordre les vélos de montagne. 

Les jeux de société sont à nouveau populaires, ainsi que les films d’horreur en famille (nous sommes en octobre tout de même). 

Ne sachant pas vraiment quelle sera la durée de la mesure gouvernementale, nous nous tournons vers les boutiques d’articles de sport usagés : nous ferons du ski de fond et de la raquette cet hiver. 

D’ici là, la course à pied en sentiers est une option.  Pour l’instant, il y a peu d’enthousiasme, mais avec la pratique vient la compétence.  Et avec la compétence vient le plaisir.  Il faut espérer.

Conclusion

On peut pester contre les mesures gouvernementales et piquer une crise.  Mais constructivement, pour aider nos enfants, il faut tirer le meilleur parti de la situation.

Nos enfants ne peuvent plus faire de sport? Faux. 

Nos enfants peuvent encore faire du sport, ils ne peuvent juste pas pratiquer leur sport préféré.  Les véritables sportifs trouveront d’autres façons de bouger. 

C’est à nous, les parents, de les aider à développer leur potentiel dans d’autres avenues.

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